Odieux et minable
On n'est toujours pas sorti de la crise sanitaire (on ne sait même pas si on est toujours dans la deuxième vague de la pandémie ou si on est déjà dans la troisième), la crise sociale, elle, s'approfondit et s'aggrave, le nombre de celles et ceux qui doivent avoir recours à des distributions d'aide alimentaire augmente... mais dormez bien, braves gens de Genève : L'Etat régalien est là. Pour aider la population la plus précarisée ? Non : pour faire vérifier par les gardes-frontières dans les transports publics si elle a un permis de séjour, de résidence, d'établissement. Un papier. Et si papier il n'y a pas, il peut y avoir interdiction d'entrée sur le territoire. Et dénonciation au Secrétariat d'Etat aux migrations. Aux sans-papiers qui devraient se rendre à des distributions alimentaires trop près de la frontière, le message est clair même si on n'est pas dans la rafle du Vel d'Hiv mais dans la stupide mécanique du contrôle des saintes frontières: n'allez pas chercher votre sac de nourriture, restez cachés, serrez-vous la ceinture. Odieux ? oui. Minable ? oui. Et cela, à Genève. Qui avait réussi à permettre à près de 3000 sans-papiers de trouver une existence légale, dans une opération de régularisation collective unique en Suisse : Papyrus.