Celtitude...
Sur fonds de Brexit, les mêmes élections législatives qui ont donné à Boris Johnson une majorité absolue aux Communes ont offert une victoire écrasante aux nationalistes en Ecosse et, plus symptomatique encore, parce qu'inédite, une victoire aux Républicains en Ulster. Suivie d'une victoire du Sinn Féin aux Législatives irlandaises, La question de la réunification de l'Irlande, séparée depuis 1921, est donc remise à l'ordre du jour. Un référendum sur la question, prévu par l'accord de paix de 1998 et exigé par le Sinn Féin des deux côtés de la "non-frontière", semble inévitable, même s'il nécessite l'accord du gouvernement de Londres et que Johnson y est opposé. Et le résultat d'un tel référendum est totalement incertain. Et on mesure mal l'effet d'entraînement qu'il pourrait avoir en Ecosse sur un référendum d'autodétermination, et en sens inverse l'effet d'un référendum écossais sur un référendum irlandais. L'histoire a de ces ironies : la victoire des nationalistes anglais (les "brexiters") a entraîné celle des nationalistes écossais et des républicains irlandais. Ne manque plus que les Gallois (et les chats de l'Ile de Man) pour signifier, en toute celtitude, l'absurdité du vote anglo-saxon...