Tragicomique de répétition
A Genève, une «lettre ouverte aux électeurs-trices d'Ensemble à Gauche» tire à vue et en rafales sur la décision de ce qui reste de la coalition de ne présenter aucune candidature à l'élection partielle au Conseil d'Etat, provoquée par la démission-candidature de Pierre Maudet. Signée par une centaine de partisanes et partisans de la refondation d'Ensemble à Gauche sous forme d'un «grand parti populaire de la gauche radicale» dont la majorité de la population genevoise est supposée avoir besoin, la lettre ouverte dénonce la «faute politique majeure» que constituerait la «désertion» d'EàG dans l'élection complémentaire présentée comme un moment politique majeur et assurent que cette absence dans la «bataille politique qui s'annonce» est «incompréhensible». Moins «incompréhensible», toutefois, que l'oubli soigneusement cultivé par la lettre ouverte que même si EàG n'a présenté aucune candidature, une autre formation de la «gauche de la gauche» a fait exactement ce que la «lettre ouverte» reproche à EàG de ne pas avoir fait : le Parti du Travail présente en effet la candidature de l'ancien Conseiller municipal de la Ville de Genève Morten Gisselbaek. Passé, certes, de SolidaritéS au Parti du Travail, mais siégeant tout de même, jusqu'aux dernières élections municipales, au sein du groupe d'Ensemble à Gauche. Ce qui de toute évidence ne suffit pas aux signataires de la lettre ouverte pour le soutenir en tant que représentant de la «gauche combattive», désormais réduite par les auteurs de la lettre eux-mêmes, à eux-mêmes.