Frontex : le combat continue
Comme on pouvait s'y attendre (au point qu'on ne le craignait même plus), l'augmentation de la participation de la Suisse au financement de l'agence de garde-frontières et garde-forteresse européennes Frontex a été largement (à 71,5 %) approuvée par le peuple suisse, habituellement bien plus critique à l'égard des institutions et des instances européennes. Les arguments sécuritaires et de confort semblent bien avoir été déterminants dans ce prononcement populaire. En gros, les Suisses ont accepté de payer plus pour Frontex pour que Frontex continue à refouler les métèques, ou à les laisser crever, hors de portée de notre vue, mais sur la fin de la campagne, on avait l'impression qu'on ne votait plus sur Frontex mais sur Schengen, tant les partisans du soutien à Frontex insistaient sur le risque pour la Suisse d'être exclue de Schengen si elle refusait de financer Frontex... On était à deux auriculaires de la Fékniouze, mais ça a marché. Les Suisses pourront donc continuer à prendre l'avion pour Lesbos sans avoir à faire la queue à l'aéroport dans la file "hors Schengen" et la Suisse a fait un pas vers sa réconciliation avec l'Europe. Un pas en piétinant les migrants.